Rays de mai 2003

Il était une fois un pieu rabbi, Eisik de Cracovie, en Pologne, qui eut un rêve dans lequel une voix lui demanda d'aller dans la lointaine ville de Prague, capitale de la Tchécoslovaquie, où, sous le grand pont du château royal, il découvrirait un trésor caché. Ce même rêve se répéta deux fois.

Le rabbi décida finalement d'y aller et fit, à pied, ce long voyage. En arrivant à Prague, il trouva le pont, mais comme deux sentinelles y étaient postées jour et nuit, il n'osa pas creuser. Cependant, jour après jour, il y retournait et il étudiait la situation en essayant de ne pas trop se faire remarquer. Mais, finalement, il attira l'attention d'un des gardes qui lui demanda : "Avez-vous perdu quelque chose mon bonhomme ?". Le rabbi lui raconta son rêve.

L'officier se mit à rire et s'exclama : "Mon pauvre, vous avez usé une paire de chaussure à faire tout ce chemin uniquement à cause d'un rêve ! Moi aussi j'ai fait un jour un rêve absurde où une voix me commandait d'aller à Cracovie et de chercher la maison du rabbi Eisik, fils de Jekel, où je trouverais un grand trésor enterré dans un coin obscur derrière le poêle. Comment voulez-vous que l'on croit à un tel rêve et il se remit à rire".

Rabbi Eisik s'inclina poliment devant l'officier en signe d'adieu et se dépêcha de rentrer à Cracovie. Il creusa dans le coin obscur derrière le poêle et trouva le trésor qui mit fin à son état de pauvreté.

Heinrich Zimmer fait un commentaire de ce conte, dans son livre : "Nous avons toujours le choix". Il écrit : "En fin de compte, le véritable trésor pour mettre fin à notre misère et à nos épreuves n'est jamais très loin ; il n'y a pas à le rechercher dans une région lointaine ; il est enterré au plus profond recoin de notre propre demeure, c'est à dire de notre propre être. Et il repose derrière le poêle, le centre qui donne la chaleur et la vie, notre cœur.

Nous le trouverions, si seulement nous creusions. Mais force est de constater que ce n'est souvent qu'après un long détour que la signification de la voix intérieure qui guide notre quête se révèle à nous".

Conte basée sur l'Enseignement Rosicrucien  
légué à Max Heindel par les Frères Aînés de la Rose-Croix.

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