La Patience

A150123FlashRose-CroixPatienceRays - Avril, mai 1988  

Lequel d'entre nous n'a pas éprouvé cette sensation d'oppression et d'amoindrissement, connue sous le nom de découragement ?

Cet abattement et cette déprime paraissent soustraire de notre vie tout ce à quoi nous tenons et chérissons.

Bien des âmes déterminées et élevées sont entravées et tourmentées par ce sentiment d'insuffisance ou d'inutilité, et béni celui qui n'a pas à l'endurer. Mais, pour ceux d'entre nous qui en souffrent, il demeure au moins un point qui brille à l'horizon ; à travers notre misère, nous sommes attirés vers un effort plus grand et épargnés du piège du consentement prématuré et de l'autosatisfaction qui nous pousse à cesser de lutter et à nous endormir sur nos lauriers face au travail à terminer. A la place de cela, nous nous armons de foi, nous visons un but, sachant que les épreuves ne sont pas des malheurs, mais bien une part du processus d'entraînement et de développement indispensable pour transformer les hommes et leur apporter la même substance que celle dont les dieux sont faits. Nous accueillons tout échec comme une épreuve de purification et de durcissement, nous rendant prêts pour une réalisation plus grande.

 Mais, certains pourront rétorquer : ce n'est pas facile d'être patient et confiant quand on souffre de découragement. Certes, ce ne l'est pas. Il n'est pas aisé d'exercer sa volonté dans de telles conditions adverses, mais cela en vaut la peine, car la foi dans la Loi nous permet de nous élever au-dessus de telles expériences pénibles, et nous sommes alors en mesure d'aspirer et d'œuvrer dans des conditions beaucoup plus proches de ce que nous aimons. De plus, la foi basée sur la Loi immuable de Dieu se développe en connaissance et la connaissance ouvre les volets de notre esprit et nous libère des conditions indésirables que nous avons accumulées.

 Voyons à présent pourquoi il nous faut toujours nous efforcer de nous élever au-delà de la fondrière du découragement, de la dépression, où nous avons négligemment glissé. Par un examen attentif, nous nous apercevons que le découragement est une approche négative de la vie et un compagnon de voyage peu commode. Lorsque l'on cède et demeure dans cet état de découragement envers des échecs apparents, nous avons engagé, du moins temporairement, le courant mental destructeur, source de pessimisme. Le découragement repousse ce qui est favorable et tout comme le pessimisme, il attire ce qui n'est pas désirable : il est issu de l'impatience. Nous devons apprendre et admettre que toutes les bonnes choses doivent dégager le chemin des immondices que nous y avons placées. Agissant ainsi dans la foi du résultat, nous nous protégeons du découragement envahisseur.

 On nous dévoile, d'une autre façon, comment surmonter la tendance au découragement ou à la dépression. Il nous faut établir un courant opposé de vibrations. Lorsque l'on se sent misérable et malheureux, il nous faut en chercher la cause. Si l'on découvre qu'elle a son origine dans une alimentation incorrecte, il faut changer de régime : choisir une activité physique, sortir en plein air, pratiquer la marche ou rendre visite à quelqu'un d'agréable. Si l'état pessimiste est causé par une dépression mentale, nous devons alors refuser de l'accepter, et obliger notre esprit, par le pouvoir de la volonté, à se tourner vers les choses agréables. Inventorions nos bénédictions (nous en avons tous) et souvenons-nous des moments heureux et paisibles de notre existence.

 Fixons le stade de nos humeurs, assurés que chaque Ego se trouve là où il le doit, et qu'il deviendra en fin de compte ce qu'il désire être. Soyons sûrs que s'il entend se développer et évoluer, les opportunités lui seront données aussi rapidement qu'il peut les utiliser. Refusons d'être impatients, avec le découragement qui s'ensuit, et apprenons à attendre avec patience - comme Dieu attend le développement de l'homme.

 Texte inspiré par l'Enseignement rosicrucien
légué à Max Heindel par les Frères Aînés de la Rose-Croix.