Tiré de la Cosmogonie des Rose-Croix

Il y a trois pierres d’achoppement rencontrées par les chercheurs sur le sentier du développement spirituel. La première est l’inquiétude exagérée, née du désir d’arriver rapidement au but. L’étudiant voudrait percer le voile et devenir tout de suite un initié. Il paie parfois des prix fabuleux à de mauvais maîtres qui lui font entrevoir des résultats rapides.

Pour obtenir plus de reconnaissance, il veille jusqu’à minuit, penché sur ses livres, ou bien il cherche à se concentrer pendant des heures sur le même sujet. Mais, quand il a accumulé toutes les connaissances possibles, il n’en est guère plus avancé pour cela, car il n’a pas développé ses qualités spirituelles. Sans se laisser abattre, il s’adresse à un autre professeur et n’obtient pas de meilleurs résultats. A la fin, il se décourage et rend ses maîtres responsables de ses échecs.

La seconde pierre d’achoppement est le désir d’obtenir une certaine autorité, ce qui conduit le chercheur à s’engager sur des chemins dangereux dans l’espoir d’en apprendre davantage. Or ce n’est qu’en restant simple et en rendant service en toute humilité que le but peut-être atteint. Jamais le développement spirituel ne s’obtient par la recherche du pouvoir, il ne peut être que le résultat des services rendus avec amour et en toute simplicité.

La troisième pierre d’achoppement est celle qui porte le néophyte à envier celui qui, grâce à des services désintéressés, a gagné une place honorable et la confiance de son entourage. Le désir de prendre sa place et de se faire valoir devant les autres est souvent la cause de bien des désaccords.

A cause de ces trois pierres, beaucoup se sont écartés de la voie directe, ont perdu l’espoir, ou ont abandonné la lutte. Elles sont à l’origine de bien des discordes intimes à l’intérieur de certains groupes spirituels. Ces obstacles sont des forces adverses que le chercheur de vérité doit vaincre avant de pouvoir espérer faire quelque progrès sur le sentier des réalisations. Notez bien ceci : la faculté que l’on acquiert de supporter les critiques en conservant un parfait équilibre et d’en titrer profit est à la mesure même de l’âme. C’est un médicament drastique, peut-être, mais efficace, et ce qu’un homme a fait, tous peuvent le faire.

 Texte tiré des enseignements rosicruciens
légués à Max Heindel par les Frères Aînés de la Rose-Croix.