Le Plaisir, le Bonheur et la Joie

A170417ConferencePlaisirJoieBonheurSi j’ai voulu vous parler du plaisir, du bonheur et de la joie, c’est parce que ce thème est bel et bien au cœur de l’actualité.

Je fais référence aux terribles événements qui ont secoué notamment la France et d’un questionnement qui a parfois divisé les uns et les autres : « comment préserver notre joie de vivre après de tels déferlements de violence et de terreur ? ».

Causerie de février 2017.

Pour ma part, j’ai fait le choix, non pas d’entrer en résistance, mais d’adresser, si tant est que cela puisse vraiment atteindre quiconque, un message de vie et d’espoir renouvelé. Je suis allé voir en janvier 2016 une conférence du philosophe Frédéric Lenoir sur la joie. C’est d’autant plus un sujet d’actualité que cette conférence s’accompagne de la sortie du livre de Frédéric Lenoir « La puissance de la Joie » qui met à portée le travail de Spinoza, philosophe néerlandais du XVIIe siècle né à Amsterdam et dont la pensée eut une influence considérable sur ses contemporains et nombre de penseurs postérieurs.

A l’occasion de cette conférence, j’ai vécu une magnifique mise en perspective de l’esprit de nos Enseignements et me suis ainsi souvenu que la philosophie trouve son étymologie dans le mot « sagesse ». Aussi, mes propos d’aujourd’hui seront fortement imprégnés de ceux partagés avec Frédéric Lenoir.

Alors, qu’est-ce que le plaisir, le bonheur et la Joie.

Le plaisir, c’est l’expérience que nous faisons tous quotidiennement, lorsque nous satisfaisons un besoin ou un désir. C’est la satisfaction immédiate d’une émotion immédiate, passagère, liée à la satisfaction d’un besoin ou d’un désir : j’ai soif, je bois, j’ai du plaisir. J’ai faim, je mange, j’ai du plaisir.

On a des désirs quotidiennement, toute la journée, on peut en trouver, c’est très facile. Et on peut même se programmer pour avoir du plaisir : on peut très bien se dire : « J’ai envie de regarder une bonne série à la télé », on sait qu’on va avoir du plaisir…. « J’ai envie d’écouter la musique » …

Le bonheur est une expérience globale et durable de satisfaction qui n’est pas liée à une cause extérieure. Autrement dit, comment être dans un désir qui dure sans être en même temps totalement soumis à la nécessité de rencontrer des personnes, des objets, des événements qui me donnent du plaisir ? C’est l’équation que l’on cherche à résoudre. Notre autonomie.

Le bonheur se construit. Il est le fruit d’un équilibre, d’une harmonie que nous avons donné à notre vie par nos choix qui nous permettent d’être heureux. Nous avons choisi le métier que nous aimons, nous avons choisi une personne avec qui nous aimons vivre, nous avons fait des choix en renonçant à certaines choses pour être plus heureux et plus équilibrés.

Mais attention, un plaisir immédiat peut détruire un équilibre profond en un claquement de doigt.  Nous savons tous à quel point le plaisir n’est pas le bonheur… et pourtant, il n’y a pas de bonheur sans plaisir !

Il nous faut donc faire des choix sur nos plaisirs, c’est-à-dire sélectionner par la raison les plaisirs qui nous font du bien, durablement, qui participent à l’harmonie de notre vie, qui vont avec le sens global qu’on veut donner à notre vie. Donc le plaisir nous apporte quelque chose d’immédiat, le bonheur nous apporte une paix, un équilibre et une harmonie durables.

Ce n’est pas parce que le monde va mal qu’on doit être malheureux ! En quoi est-ce que notre malheur va aider le monde à être plus heureux ? En rien ! Par contre, plus il y aura d’individus heureux, plus il y aura d’individus joyeux, mieux le monde ira ! Soyons convaincus que le bonheur est contagieux ! Parce qu’en plus, le véritable bonheur est altruiste ! Il nous permet de rencontrer l’autre, heureux d’être ensemble.

La joie, elle, est connexe au plaisir et au bonheur… C’est est une émotion comme le plaisir, mais beaucoup plus profonde que le plaisir. On ne dit pas « je suis en joie parce que j’ai bu mon thé ». On a du plaisir à savourer son thé…. A moins d’être un immense amateur de thé ; il y en a !

Les joies viennent souvent d’une émotion amoureuse, esthétique, spirituelle, collective, de quelque chose où le cœur est impliqué. La joie est donc complète : elle touche l’esprit, le corps, les sens, le cœur et la chair. On est dans la joie.

La joie ne se décrète pas mais la joie s’invite. C’est-à-dire qu’on ne peut pas décider d’être en joie mais on peut cultiver un état d’esprit et un climat favorable qui vont permettre à la joie d’advenir. Nous sommes donc responsables de nos choix à travers un état d’esprit et à travers des attitudes. Par exemple : si je ne suis pas attentif, aucune joie ne peut surgir. La joie vient toujours parce qu’on est présent, présent à soi-même, présent aux autres, présent au monde.

La joie survient lorsque nous nous dépassons, lorsque nous réalisons quelque chose qui nous fait grandir. On est alors en joie. La Joie fait partie des 4 émotions majeures que sont la Colère, la Peur, la Tristesse et la Joie.

  • La colère nous permet de mettre un terme à un préjudice.
  • La Peur, elle, nous permet de nous préserver d’un danger réel ou imaginaire.
  • La tristesse nous permet de faire le deuil suite la perte d’une personne, d’une chose ou d’une situation.

Les 3 premières émotions sont utiles pour faire cesser une situation qui ne nous est pas bénéfique. Alors que la joie nous permet de prolonger le moment, pour soi et avec les autres, car la joie est communicative, elle est « virale ». La joie nous permet également un regain de vitalité. Elle nous apporte de l’énergie, et quand elle est suffisament maintenue dans le temps : le bonheur.

A la lumière de nos Enseignements, et selon ma perception toute personnelle, le plaisir m’apparaît parler de notre corps du désir sans lequel nous ne pourrions vivre faute de l’impulsion nécessaire pour répondre à nos besoins.

A ce titre, le dictionnaire historique de la langue française par Alain Rey (LeRobert) vient appuyer de la plus belle des manières ce sentiment. Désirer vient du verbe latin qui signifie littéralement " cesser de contempler (l'étoile, l'astre) ", d'où moralement " constater l'absence de " avec une forte idée de regret. Cette idée première s'est effacée avec les siècles derrière l'idée positive et prospective de "chercher à obtenir, souhaiter" déjà usuelle en latin et qui correspond au sémentisme astral.

Ainsi, les désirs nous auraient donc permis de sortir d'une certaine passivité, sur les premiers pas vers notre expérience. Sans le plaisir, et donc notre corps du désir, il n’y aurait pas eu cette étincelle nécessaire à notre vague de vie pour qu’elle puisse se mettre en mouvement avant de recevoir l’intellect, ce corps qui nous a été donné par les Hiérarchies supérieures pour nous éclairer sur le chemin de l’évolution, de notre évolution.

Le bonheur est donc pour moi encore l’harmonie de l’action bienfaisante et conjointe de ces deux corps. Le corps du désir et le corps mental. Ils nous permettent de faire l’apprentissage du libre arbitre et du discernement ; nous rendant responsables devant les Lois des renaissances et de cause à effet.

C’est ainsi que nous pouvons apprendre de nos faux pas et de nos succès comme co-contributeur au dessein divin. La Joie se manifeste à chaque fois que nous grandissons et que sommes à l’unisson du plan divin. C’est donc pour moi, l’entrée en résonnance de notre personnalité avec notre Ego, avec un grand « E », notre propre nature divine. Notre voix vers Dieu, vers nous-mêmes.

C’est pourquoi la Joie nous parle de notre progression sur notre sentier en harmonie avec les Lois divines, nous apportant ainsi l’élan vital dont se nourrit notre corps vital, nous gardant en bonne santé. La joie parle ainsi de l’expérience de l’alignement de nos corps Physique, Vital, du Désir et Mental.

Franck

 Texte inspiré de l'Enseignement rosicrucien
 légué à Max Heindel par les Frères Aînés de la Rose-Croix.